Apple, première marque désengagée des réseaux sociaux

Le 29 juillet 2010

Paradoxalement, Apple est très peu présent sur les réseaux sociaux et le gourou Steve Jobs a récemment multiplié les erreurs de communication. Stratégie innovante ou dangereuse ?

Citoyens !

Un mouvement d’humeur, encore à cause de Steve Jobs, qui a fait une tentative à la Carrefour vs Leclerc vendredi dernier en nous expliquant que les problèmes de réception de l’iPhone 4 étaient communs à tous les smartphones, y compris Blackberry. Drôle d’attitude de vendeurs de tapis pour un pseudo Dieu du marketing

Red Card !

En y regardant de plus près, j’ai la vague impression qu’Apple est en train de renier 3 principes qui faisaient le fondement de sa réputation. Pire, qu’Apple est en train de passer (complètement) à côté des médias sociaux :

  • Une non prise en compte des avis de ses fan-boys qui ont de moins en moins d’arguments rationnels afin de recommander Apple… Tournez les talons devant votre public, vous laisserez une foule révoltée en proie au même sentiment qu’une déception amoureuse. Et bien plus grave : ce sont d’habitude les fans inconditionnels qui faisaient le job auprès du plus grand public. Un problème de compatibilité, un souci quelconque ? C’était un fan boy qui répondait à l’internaute désemparé. En coupant les vivres et l’information au fan-boy, on se coupe en fait du grand public.
  • Une généralisation de la “fuite” comme mode de communication : or les fuites sont comme les bottes secrètes; si on banalise son utilisation, y compris sur des éléments négatifs (rumeur de callback, au hasard…), la marque perd de son impact. Surtout, les fuites ont désormais le temps de faire plusieurs fois le tour de la terre, on n’est plus dans une communication maitrisée vers des influenceurs ou des publics captifs (les fans) mais vers le… grand public. Grand public qui doit commencer à en avoir marre d’être exposé à autant de publicités print partout où il aille mais qui reste sans réponse là où il souhaiterait que la marque réponde clairement : Internet.
  • L’oubli que si Apple souhaite contrôler le pipeline (bienvenue dans le monde enchanté d’Apple où même les médias sont rackettés à hauteur de 30% et où vous serez ou validés ou misérables par l’Etoile Blanche), et bien qu’Apple ne peut pas contrôler les gens. Ces gens qui n’ont désormais normalement plus de dépendance à de quelconques softwares mono OS, mais qui sont dépendants à l’échange, à l’accès au web ouvert, bref à un navigateur. Apple a réinventé les bus de tourisme (trajets uniques, restaurants uniques, expériences limitées mais OH COMBIEN confortables quand on est retraités notamment :p ) quand le grand public réclame une voiture lui permettant d’aller partout se garer.

Apple est donc en train une nouvelle fois d’innover en se dégageant des médias sociaux. Une belle performance, qui serait tenable si Apple pouvait parvenir à avoir toujours un (grand) train d’avance (et pas un bus) et si Apple maitrisait à 100% le contenu.

Dans cette histoire où le pitch est désormais à partager avec de nouveaux acteurs, les consommateurs, on peut parier sur une défiance de plus en plus marquée en 2011. A moins que la stratégie d’Apple soit de cliver son pool de consommateurs entre d’irréductibles (mais moins nombreux) suiveurs, forts consommateurs d’applications et de produits numériques, et le grand public. La bonne nouvelle pour nous : il reste tous les autres fournisseurs.

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Billet initialement publié sur Citizenl.fr.

Crédits Photo CC Flickr : cszar.

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