OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Comment le système monétaire profite aux banques http://owni.fr/2011/05/18/comment-le-systeme-monetaire-profite-aux-banques/ http://owni.fr/2011/05/18/comment-le-systeme-monetaire-profite-aux-banques/#comments Wed, 18 May 2011 09:12:42 +0000 Le Minarchiste http://owni.fr/?p=62660 Dans le précédent article, nous parvenions à la conclusion que c’est la création monétaire qui entraine l’inflation. Dès lors, se pose la question des règles monétaires actuellement qui permettent de créer de la monnaie. C’est l’objet de ce second article, où nous essayerons de voir à qui profite la création de monnaie.

Comment et pourquoi est apparue la monnaie ?

C’est l’essor du commerce et de la spécialisation du travail qui ont nécessité l’apparition de la monnaie pour faciliter les échanges. La monnaie élimine notamment la nécessité de la double-coïncidence des désirs et permet la divisibilité des biens.

Ainsi, si vous êtes cordonnier et que vous voulez acheter du bœuf, il n’est plus nécessaire de trouver un boucher mal chaussé ! La monnaie permet les échanges indirects, c’est-à-dire que plutôt que d’échanger un bien contre un autre que l’on désire, on échange son bien contre un bien intermédiaire que tout le monde accepte (la monnaie), qui pourra ensuite être échangé contre le bien désiré. La monnaie permet aussi de mieux comparer et comptabiliser la valeur des biens entre eux et, par conséquent, de mieux allouer les ressources dans la production de ces biens.

Les caractéristiques d’une bonne monnaie sont :

  • Large en demande
  • Difficile à contrefaire
  • Facilement transportable
  • Divisible
  • Durable
  • Sa production ne doit pas croître trop vite

Au regard de ces critères, il est peu surprenant que l’or et l’argent aient naturellement émergé comme monnaies de choix à travers l’histoire. En effet, la plupart des devises modernes ont été jadis reliées à l’or ou l’argent. La monnaie ne représentait en fait qu’un poids de métal précieux. La Livre Sterling britannique équivalait jadis à une livre d’argent. Le dollar quant à lui valait une once d’argent. Avant 1933, un dollar américain était convertible en un vingtième d’once d’or (0,05 onces). Les taux de change étaient fixe car si la Livre Sterling équivalait à 0,25 once d’or alors que le dollar équivalait à 0,05 once d’or, une Livre Sterling équivalait par conséquent à 5 dollars. Ce n’était pas une question de marché, mais simplement une question de poids !

À une certaine époque, plutôt que de conserver leur or chez eux, les gens allaient le déposer chez un orfèvre qui le conservait en sécurité dans un coffre. En échange, l’orfèvre émettait un reçu stipulant la quantité d’or déposée. Au fil du temps, les gens ont commencé à utiliser ces reçus pour transiger, ce qui était beaucoup plus pratique que d’aller retirer l’or chez l’orfèvre pour ensuite le remettre aux commerçants.

Les reçus ont donc graduellement été de plus en plus utilisés comme monnaie, si bien que les gens n’allaient que très rarement chercher leur or chez l’orfèvre. Se rendant compte de cela, les orfèvres ont eu une idée géniale : ils ont commencé à émettre des reçus sans or sous-jacent et à les prêter avec intérêt. Ils sont de fait devenus les premiers banquiers. Un système bancaire dans lequel il y a plus de monnaie en circulation que d’espèces en réserves est appelé système à réserves fractionnaires.

Ce système, qui pourrait être qualifié de contrefaçon et de fraude (comme le dénonce le célèbre documentaire L’Argent-Dette) mais il fonctionne néanmoins jusqu’à ce qu’un événement vienne faire en sorte que beaucoup de gens viennent échanger des reçus contre l’or sous-jacent. Comme il y avait plus de reçus en circulation que d’or dans leurs coffres, la banque se retrouvait en faillite.

Ce stratagème n’a pas échappé aux bonzes de l’État. La création de monnaie est rapidement devenue un moyen pour l’État de discrètement augmenter sa ponction fiscale. Dans une économie basée sur le troc, le seul moyen pour l’État de se financer est de confisquer des biens (l’impôt), ce qui a toujours été impopulaire. Il est bien plus facile pour l’État de créer lui-même de la monnaie. Pour ce faire, l’État doit tout d’abord bannir tous les autres types de monnaies privées, de façon à avoir le monopole de la monnaie. Il doit ensuite nommer la monnaie de façon à faire oublier qu’il s’agit d’un poids de métal (dollar, mark, franc, couronne, etc) et lui donner « cours légal ». Prenez un billet de vingt dollars canadien et vous y verrez cette inscription, qui signifie que le dollar canadien est légalement autorisé à être utilisé comme monnaie au Canada.

L’État pouvait alors pratiquer son activité la plus lucrative : la dépréciation. Lorsque les pièces de métal précieux étaient utilisées comme monnaie, cette pratique consistait à refondre les pièces d’or ou d’argent en pièces un peu plus légères avant de les remettre en circulation. Ce qui permettait au roi, à l’empereur ou à l’État de dépenser plus. Lorsque les billets de banque ont été utilisés, la dépréciation se faisait en décrétant un ratio de conversion plus bas. Par exemple, dans les années 1930, le ratio de conversion du dollar américain en or est passé d’une once pour $20 à une once pour $35. Autrement dit, si l’état avait 500.000 onces d’or dans ses coffres d’une valeur de 10 millions de dollars, cet or valait par la suite $17.5 millions, soit 75% de plus ! On pourrait dire qu’à ce moment, l’argent brûlait littéralement dans les poches de l’État !

En 1933, le Président Roosevelt a passé l’Ordre Exécutif 6102, lequel empêchait tous les américains de posséder de l’or et forçait ceux-ci à le vendre à l’État pour $20.67 l’once. Ensuite, le gouvernement américain a décrété que l’or s’échangeait dorénavant à $35 l’once, empochant le profit !

Tel que mentionné précédemment, le système bancaire à réserves fractionnaires tel qu’il était au 19e siècle en Amérique comportait une faille flagrante : comme les banques émettaient plus de billets qu’il n’y avait d’or dans leurs coffres, cela créait souvent des paniques bancaires et rendait le système plutôt instable. Lors de ces crises, les gens faisaient la file aux portes des banques pour retirer leur or, mais comme il n’y avait pas assez d’or, la banque fermait les portes et suspendait la convertibilité des billets.

La banque centrale

Les banquiers ont trouvé une solution à ce problème afin de stabiliser ce système frauduleux : la banque centrale. C’est pour cette raison qu’ont été créées la Federal Reserve (FED) des États-Unis en 1913 et la Banque du Canada (BoC) en 1934 [La création de la Banque de France date de 1800, ndlr]. Les banques centrales disposaient à l’époque d’importantes réserves d’or qui pouvaient être prêtées aux banques en cas de panique. Cela a permis aux banques d’être encore plus agressives dans la gestion de leurs réserves ; c’est-à-dire qu’elles ont pu émettre encore plus de billets sans or sous-jacent, étant protégées par la banque centrale.

Cependant, les banques étaient quand même limitées quant à la quantité de billets qu’elles pouvaient émettre, au risque de voir les réserves d’or sortir du pays. Supposons que de la monnaie nouvellement créée est utilisée pour acheter des biens importés, le vendeur de ces biens va par la suite convertir les dollars en or à sa banque (dans son pays). Sa banque se tournera ensuite vers la Federal Reserve qui remettra de l’or en échange des dollars. Le résultat net est une diminution du stock d’or du pays. Si trop de dollars avaient été émis, la Federal Reserve se serait retrouvée sans réserves d’or et le système en entier se serait écroulé. C’est exactement ce qui s’est produit dans les années 1930.

Le seul moyen de se débarrasser de cette contrainte était de délaisser l’étalon-or ; c’est-à-dire se débarrasser de la convertibilité de la monnaie en or. C’est ce qui s’est graduellement produit avec le Gold-Exchange Standard de 1925, le système Bretton-Woods de 1944 et finalement le Smithsonian Agreement de 1971 qui a officialisé l’abandon total de l’étalon-or. Depuis ce temps, le dollar américain ainsi que la plupart des monnaies du monde ne sont que des bouts de papier et les banques centrales peuvent émettre des quantités toujours plus grandes de ces bouts de papier comme bon leur semble.

Le graphique ci-bas présente l’indice des prix à la consommation des États-Unis à partir de 1665. On peut y observer que la création de la Federal Reserve en 1913 et le délaissement graduel de l’étalon-or en 1925, 1944 et 1971 ont permis au système de générer une inflation exponentielle des prix, alors que durant les trois siècles précédents, les prix avaient été relativement stables, sauf durant les guerres.

Le système monétaire contemporain est, de nos jours, fort différent de celui qui prévalait il y a une centaine d’années. Les changements qui y ont été apportés ont permis aux banques de créer de la monnaie à profusion et de convertir cette monnaie en profits. La conséquence de cette augmentation de la quantité de monnaie en circulation a été l’augmentation des prix ; c’est-à-dire la baisse du pouvoir d’achat de la monnaie.

Pourquoi le taux de change fluctue-t-il ?

À court terme, les taux de changes sont influencés par les flux monétaires entre les pays (commerce international, investissement, tourisme, etc). Par contre, à long terme, les taux de changes sont influencés par les différences d’inflation entre les pays. Pour comprendre cela, il faut vous rappeler que l’inflation signifie la perte de pouvoir d’achat d’une monnaie.

Par exemple, si l’inflation est de 5% aux États-Unis et de 3% au Canada, cela signifie que le pouvoir d’achat du dollar américain perdra 5% de son pouvoir d’achat alors que le dollar canadien perdra 3% de sa valeur. Dans ce scénario, il serait normal de voir le dollar canadien s’apprécier par rapport au dollar américain puisque le pouvoir d’achat du huard [le dollar canadien, ndlr] s’améliore par rapport à celui du « green back » [le dollar américain, NdE].

Supposons que le taux de change initial était de 1 dollar canadien pour 1 dollar US et qu’un paquet de gomme se vendait initialement $1 dans les deux pays. Après que l’inflation se soit manifestée, ce paquet de gomme pourrait se vendre $1.03 au Canada et $1.05 aux États-Unis. Cela implique un taux de change d’environ 1.0194 dollars américains pour un dollar canadien. Le taux de change du dollar canadien par rapport au dollar américain se serait donc apprécié d’environ 1.94%.

Par conséquent, si un pays crée beaucoup de monnaie sur une période donnée, l’inflation générée va détériorer le taux de change de sa devise par rapport aux autres. À noter que sur les marchés des changes, ce n’est pas seulement l’inflation passée qui compte, mais aussi l’inflation anticipée par les marchés.

Certains arguent que cela est un bon moyen de favoriser les exportations, et que le gouvernement devrait créer de la monnaie domestique et la vendre sur le marché des changes contre des devises étrangères. Cela mettra de la pression à la baisse sur la devise locale ce qui rendra les exportations de ce pays moins chères aux yeux des étrangers, qui théoriquement importeront davantage de biens de ce pays. On peut donc dire que la compétitivité des exportateurs de ce pays s’améliore (temporairement) lorsque la devise se dévalue.

Mais est-ce pour autant que les gouvernements devraient le faire ?

Non ! Car les citoyens de ce pays devraient alors payer plus cher pour les biens qu’ils importent d’autres pays, étant donné la perte de pouvoir d’achat de leur devise. Or une baisse du pouvoir d’achat des individus équivaut à un appauvrissement. Cette politique aurait donc comme impact d’appauvrir l’ensemble des citoyens au profit des exportateurs, ce qui est injuste.

De plus, au bout d’un certain temps, l’inflation engendrée par la création de monnaie fera augmenter les prix locaux, et donc les coûts de production des exportateurs, ce qui fera en sorte de réduire leur compétitivité sur les marchés étrangers. Ce sera donc le retour à la case départ, mais avec une devise dépréciée et donc des d’importations plus dispendieuses.

Un taux de change qui s’apprécie est une très bonne chose. Ça augmente notre pouvoir d’achat en tant que consommateurs, mais aussi en tant qu’investisseurs. Ces investissements favorisent l’innovation, l’amélioration de la productivité et la création de richesse. Cela peut parfois créer des changements dans le structure de l’économie, lesquels peuvent mener à certains bouleversements. Il ne faut cependant pas résister à ces changements, qui sont inévitables de toute façon. Au Québec, suite à l’appréciation du dollar canadien survenue au cours des années 2000, beaucoup d’emplois manufacturiers ont été perdus, mais ils ont été remplacés par des emplois dans d’autres secteurs et la population y a gagné au change, puisque le chômage a diminué et l’économie a été prospère.

Pourquoi est-ce que les taux d’intérêt fluctuent?

Un taux d’intérêt sert à rémunérer un épargnant. Les humains préfèrent généralement consommer quelque chose tout de suite plutôt que dans 1 an. Par exemple, si vous n’avez pas de micro-ondes et que je vous permettais d’en obtenir un gratuitement, il est fort probable que vous préféreriez l’avoir tout de suite plutôt que dans un an. Il est donc normal qu’une chose vaille moins dans un an que maintenant.

Donc si je vous prête de l’argent, il est normal que je veuille être rémunéré car cet argent a plus de valeur pour moi maintenant qu’au terme du prêt. Il faut donc que je sois compensé pour la perte de jouissance de cet argent pour la durée du prêt.

Le taux d’intérêt que j’exigerai de vous sera influencé par plusieurs facteurs :

  • Tout d’abord, si beaucoup de gens épargnent, il y aura beaucoup d’argent à prêter; autrement dit l’offre de crédit sera élevée. Selon la loi de l’offre et la demande, une offre plus élevée fait généralement baisser les prix; donc plus il y a d’épargne disponible, moins le taux d’intérêt sera élevé.
  • En revanche, si beaucoup de gens désirent emprunter, la demande de crédit sera élevée. Selon la loi de l’offre et la demande, plus la demande est élevée, plus le prix sera élevé, donc le taux d’intérêt augmentera.
  • L’autre facteur influençant le taux d’intérêt sera mes anticipations d’inflation. Si j’anticipe un taux d’inflation de 5%, cela signifie que je m’attends à ce que le pouvoir d’achat de l’argent que je vous prête diminue de 5%. Je voudrai donc être compensé pour cela, autrement je m’appauvrirais à vous prêter de l’argent. On peut donc dire que plus les anticipations d’inflation sont élevées, plus le taux d’intérêt sera élevé.
  • Finalement, l’autre déterminant important des taux d’intérêt est la prime de risque. Le taux d’intérêt que j’exigerai de vous sera plus élevé si vous êtes un chômeur que si votre salaire annuel est de 200.000 dollars, car le chômeur représente un profil plus risqué. Il est donc normal de vouloir être compensé pour ce risque à l’aide d’un taux d’intérêt plus élevé.

Ceci étant dit, les taux d’intérêt ne sont généralement pas laissés à eux-mêmes, au gré du marché. Le gouvernement, à travers la banque centrale, tente de les influencer : c’est ce qu’on appelle la politique monétaire. La mise en œuvre de cette politique est effectuée par la banque centrale, qui utilise les différents moyens à sa disposition pour influencer le rythme de création de monnaie.

En faisant accélérer la création de monnaie, la banque centrale fait augmenter la quantité de crédit en circulation. Cette augmentation artificielle de l’épargne disponible fera généralement baisser les taux d’intérêt. L’épargne résultant de création de monnaie est bien entendu artificielle, mais les marchés ne font pas la différence.   Cependant, la banque centrale doit faire attention, car si elle accélère trop la création de monnaie, les anticipations d’inflation augmenteront, ce qui fera augmenter les taux d’intérêt.

L’objectif des politiques monétaires modernes est de maintenir l’inflation dans une fourchette de 1% à 3% par année. Pour y arriver, la banque centrale doit calibrer la vitesse à laquelle la monnaie est créée par le système.

Banques et gouvernements : les grands gagnants

Tel que démontré dans mon exemple de l’île déserte, le premier bénéficiaire des nouveaux coquillages est celui qui les trouve ou les reçoit en premier.

Dans le système monétaire moderne, il n’y a pas besoin de chercher loin pour trouver les plus grands gagnants de la création de monnaie : ce sont les banques commerciales. Celles-ci ont le pouvoir de convertir des dettes en actifs et de générer un rendement sur ces actifs. Une bonne partie des profits des banques sont donc réalisés grâce à la création de monnaie.

L’autre groupe qui en bénéfice sont les emprunteurs, puisque tel que démontré dans la section précédente, la création de monnaie fait baisser les taux d’intérêt. Qui sont selon vous les plus gros emprunteurs de la société ? Ce sont les gouvernements! Ainsi, la création de monnaie permet aux ménages, aux entreprises et surtout aux gouvernements de s’endetter en payant un taux d’intérêt maintenu artificiellement bas par la création de monnaie.

Conséquemment, il n’est pas surprenant de constater que les niveaux d’endettement aient constamment augmenté durant les dernières décennies. En fait, si on additionne les dettes des ménages, des entreprises et du gouvernement aux États-Unis, celles-ci totalisent près de 400% du produit intérieur brut ! Ce chiffre était de moins de 150% à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. La création de monnaie facilite le crédit et favorise l’endettement.

Le cas du gouvernement est particulièrement intéressant. Les politiciens adorent dépenser puisque ces dépenses leurs permettent de mousser leur popularité et de faciliter leur réélection. Pour dépenser davantage, les gouvernements n’hésitent pas à s’endetter, d’où le besoin de la création de monnaie pour maintenir les taux à de bas niveaux [ndlr : En Europe, les états de la zone euro se sont interdits d'utiliser leur pouvoir de création monétaire depuis Maastricht. En France, cette interdiction date de la loi de 1973 dite Loi Rothschild. En revanche, les banques peuvent tout autant utiliser l'effet de levier monétaire pour créer de la monnaie scripturale].

Dans le même ordre d’idées, les entreprises dont les produits et services sont généralement achetés en s’endettant (immobilier, infrastructures routières ou autres, voitures, meubles, véhicules récréatifs, etc) bénéficient de la création de monnaie puisque celle-ci fait mousser leurs ventes.

Mais l’inflation ne fait pas que des gagnants : les perdants sont très nombreux. Il y a d’abord les salariés dont le salaire croit moins vite que l’inflation. Si l’inflation a été de 5% cette année et que votre salaire n’a été augmenté que de 2%, vous êtes dorénavant plus pauvre de 3% puisque le pouvoir d’achat de votre salaire aura diminué.

Il y a aussi les épargnants, qui voient le pouvoir d’achat de leurs épargnes fondre en raison de l’inflation. Si vous avez de l’argent dans votre compte-chèque à la banque et que l’inflation est de 5%, la valeur de cet argent aura diminué de 5% chaque année. Un retraité qui reçoit une rente fixe s’appauvrit chaque année en conséquence de l’inflation.

Evolution de la dette des ménages (courbe bleue) et de l'épargne des ménages (courbe rouge)

La baisse du pouvoir d’achat de la monnaie qu’engendre l’inflation ne signifie pas que ce pouvoir d’achat disparaît. Comme je le démontrais dans mon exemple de l’île déserte, les nouveaux coquillages ne modifient pas la quantité de richesse sur l’île, mais influencent plutôt la répartition de celle-ci. Donc, si vous avez 100 euros dans votre compte de banque durant un an et que l’inflation est de 5% cette année, la perte de pouvoir d’achat qui en résulte – 5 euros en l’occurrence – n’a pas disparue. Ces 5 euros ont simplement été indirectement subtilisés par quelqu’un d’autre, les banques et les emprunteurs en occurrence.


Article initialement publié en sur le blog Le Minarchiste (partie 1partie 2partie 3).

Illustrations : PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales watchingfrogsboil ; Paternité Jeff Belmonte ; Paternité brian.ch

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Dette de l’État : la démagogie ne fait plus recette http://owni.fr/2010/01/31/dette-de-letat-la-demagogie-ne-fait-plus-recette/ http://owni.fr/2010/01/31/dette-de-letat-la-demagogie-ne-fait-plus-recette/#comments Sun, 31 Jan 2010 15:35:49 +0000 Rubin Sfadj http://owni.fr/?p=7457

Infographie via http://lefigaro.fr

Selon un sondage Ifop publié  par le Figaro, 72% des Français pensent que la crise ne justifie pas de reporter l’effort de réduction de la dette.

Mieux : 75% des sondés se disent “inquiets” en pensant au déficit public et à la dette de l’État, quand 92% s’accordent à reconnaître la nécessité de “réduire les dépenses”.

Il ne faut jamais désespérer. Voilà qui coupe l’herbe sous le pied d’une classe politique dont la plupart des membres misaient sur le peu d’intérêt des Français pour de si basses questions d’intendance. Et qui achève de démontrer le caractère factice de l’émission de télé-réalité présidentielle sur TF1, au cours de laquelle le mot “dette” n’a pas été prononcé une seule fois. Le président s’y est tour à tour présenté comme un capitaine d’industrie, un spécialiste en agronomie, une assistante sociale… mais en éludant la gestion des finances publiques, il a oublié de jouer son rôle le plus important : celui d’homme d’État.

Les états-majors vont-ils pour autant ajouter la réduction des déficits et la maîtrise des finances publiques à leurs thèmes de campagne pour les élections régionales ?

Wait and see. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle donnée démontre qu’il existe en France un espace politique pour un discours mesuré et responsable en matière de politiques publiques. David Brooks avait décidément raison : les populistes perdent toujours à la fin.

»Article initialement publié sur http://sfadj.com

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