OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Changement climatique: inégalité face aux risques http://owni.fr/2011/05/27/changement-climatique-inegalite-face-aux-risques/ http://owni.fr/2011/05/27/changement-climatique-inegalite-face-aux-risques/#comments Fri, 27 May 2011 13:19:34 +0000 Aïda Nciri http://owni.fr/?p=34989 Non seulement, les « pauvres » doivent mettre la main à la poche pour respecter des politiques environnementales mal conçues, mais ils doivent également se préparer à être les plus exposés aux dommages causés par le changement climatique. En 2010, près des 2/3 des dommages causés par les catastrophes naturelles (soit $85 milliards), n’étaient pas assurés. Soit parce que la catastrophe se déroulait dans un pays dit « en développement » où le système d’assurance est faible, voire, inexistant; soit parce qu’une partie de la population des pays dits « riches » n’avait pas les moyens de s’assurer. La correction de ces inégalités est possible. C’est une question de choix de société (et non pas de marché…).

$128 milliards de dommages – $43 milliards de biens assurés = $85 milliards… Qui paie la différence? Toutes les pertes économiques ne sont pas couvertes par les assurances. Dans son rapport Sigma 2010, la compagnie d’assurance Swiss Re estimait que les pertes des biens assurés, sur l’ensemble des catastrophes, étaient de $43 milliards alors que les pertes économiques globales se chiffraient à plus de $128 milliards, soit 2/3 de plus! Alors, qui paie la différence? Les individus, les entreprises, les collectivités, les États… mais quand cela leur est possible…

Les populations des pays pauvres, sans système d’assurance

Prenons les inondations survenues au Pakistan en été 2010. Elles ont à peine fait la une des médias et mobilisées les donateurs pour secourir les populations.

Pourtant la Banque Mondiale et la Banque Asiatique de Développement évalue à 9,7 milliards de dollars les dégâts et à 20 millions le nombre des victimes (dont près de 2000 morts). Ban Ki Moon, le Secrétaire Général de l’ONU, dans son discours du 19 août 2010 estime même qu’il s’agit d’un « tsunami au ralenti, dont le pouvoir de destruction se consolidera et s’étendra au fil du temps. Qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit d’une catastrophe mondiale et d’un défi mondial. » Autant dire que dans cette région pauvre du Pakistan, peu de personnes avaient les moyens d’assurer leur biens. Et encore eût-il fallu qu’il y ait un marché de l’assurance pour ce type de risque… Et l’État n’est pas suffisamment organisé et/ou riche pour indemniser les victimes. Alors forcément, ce sont encore les pauvres qui sont doublement touchés: ils sont les plus exposés et ils sont les moins couverts pour faire face aux catastrophes. En attendant, ces populations touchées ne peuvent qu’attendre, impuissante, une aide humanitaire contingente, qui pallie, bon an mal an, l’absence de système d’indemnisation.

Habitations dévastées au Pakistan lors des inondations de 2010

Les précaires des pays riches sans assurance climatique

Retour en août 2005, Nouvelle-Orléans, après le passage du cyclone Katrina. Le public découvre l’autre visage des États-Unis: celui d’une population pauvre (et en majorité noire), livrée à elle-même, maisons détruites et sans moyen pour partir vivre ailleurs ou reconstruire leur maison. Cinq ans après le passage de l’ouragan, certains rescapés continuent de vivre dans des caravanes fournies par l ’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA)… s’ils n’ont pas été expulsés avant comme l’indique un article du Los Angeles Times repris par la Courrier International.

Si ces populations ont été frappées de plein fouet c’est parce qu’elles n’avaient pas les moyens de souscrire une assurance contre les catastrophes naturelles: selon le bureau du gouverneur du Mississippi, le républicain Haley Barbour, 53 % des occupants des caravanes déployées par la FEMA dans son État gagnent moins de 20 000 dollars [14 700 euros] par an…

Un fonds d’indemnisation des catastrophe naturelles: le principe de solidarité nationale en France. La France a mis en place un régime original d’assurance obligatoire aux catastrophes naturelles institué par la loi du 13 juillet 1982. Ce régime est dit « à péril non dénommé » car il n’existe pas de liste exhaustive des périls (ou aléas) qu’il couvre. Pour bénéficier de ce fonds deux conditions doivent être remplies:

  • l’état de catastrophe naturelle doit être reconnu par un arrêté interministériel, qui en délimite le champ géographique et temporelle ainsi que la nature des dommages couverts par la garantie (article L.125-1 du Code des Assurances)
  • seuls les biens sinistrés des particuliers et entreprises couverts par un contrat d’assurance “dommages aux biens” peuvent bénéficier de la garantie catastrophe naturelle (si les sinistre sont directement liés à la catastrophe reconnu par le décret).

Le régime Catastrophes Naturelles (Cat-Nat) repose sur le principe de solidarité nationale, lui même défini par deux composantes:

  1. son caractère obligatoire: tout contrat d’assurance de dommages aux biens comporte obligatoirement la garantie contre les catastrophes naturelles ;
  2. son caractère égalitaire : un taux unique s’applique à l’ensemble des assurés indépendamment de leur exposition géographique aux risques. Ainsi, le fonds Cat-Nat est alimenté par une prime additionnelle (surprime) calculée à partir d’un taux uniforme sur l’assurance de base ( 12 % pour un contrat multirisques habitation/entreprise et 6 % pour un contrat d’assurance d’un véhicule terrestre à moteur) ;

Ainsi, d‘après un rapport du Commissariat Général au Développement Durable de mai 2010, 8,3 Md€ ont été indemnisés de 1995 à 2006, en France métropolitaine, au titre des évènements naturels reconnus comme «catastrophes naturelles».

Mais ce système n’est pas la panacée car il crée un effet pervers appelé « aléa moral », c’est à dire qu’une personne assurée contre un risque ne prend pas de précautions pour empêcher ce risque ou s’en protéger car elle sait qu’elle sera de toute façon remboursée. Le système français tente donc d’introduire une politique de prévention, notamment au niveau des communes, pour que celles-ci prennent en compte le risque de catastrophes naturelles dans leur plan d’aménagement. Et nous retombons là dans le violent débat qui a suivi le passage de la tempête Xynthia, opposant l’État et les collectivités territoriales, les habitants et les assureurs…

Assurance, solidarité et changement climatique, un trio qui doit apprendre à vivre ensemble pour éviter tensions et injustices. Avec l’ampleur toujours plus grande des dégâts dus aux catastrophes naturelles, l’augmentation de leur intensité lié au changement climatique, et les inégalités de revenus entre pays et populations, nous sommes confrontés à une thématique cruciale du « développement durable », trop souvent minorée. Il s’agit pour le secteur de l’assurance de trouver un modèle économique viable qui ne mette pas sur le carreau les personnes les plus exposées aux catastrophes et les plus pauvres. Une intervention de l’État me paraît donc indispensable pour à la fois favoriser un marché de l’assurance tout en veillant à ce que tous les habitants soient inclus dans ce système, par des mécanismes de solidarité. Cela paraît une conclusion évidente. Mais le système d’indemnisation français Cat-Nat reste une exception dans le paysage mondial…


Article initialement publié sur Globule Vert

Photos FlickR CC : PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par IRIN Photos et PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par UNICEF Canada

]]>
http://owni.fr/2011/05/27/changement-climatique-inegalite-face-aux-risques/feed/ 0
La résilience des économies face aux catastrophes naturelles http://owni.fr/2011/03/23/japon-resilience-economique-catastrophes/ http://owni.fr/2011/03/23/japon-resilience-economique-catastrophes/#comments Wed, 23 Mar 2011 07:29:59 +0000 Cyril Hedoin http://owni.fr/?p=52810 L’économiste français du XIXe siècle Frédéric Bastiat est essentiellement connu pour sa plume et sa capacité à exposer au grand jour les erreurs de raisonnement économique qui étaient communes à son époque… et qui le sont toujours aujourd’hui. Ce qui est connu sous le nom du sophisme de la vitre cassée est une des analyses les plus célèbres de Bastiat.

L’économiste français y réfute l’idée que la destruction de biens dans une économie est automatiquement bénéfique pour cette économie, puisque générant de l’activité pour remplacer les biens détruits. L’argument repose simplement sur l’idée de coût d’opportunité : une vitre cassée doit être remplacée, ce qui génère effectivement de l’activité et un revenu pour l’agent qui remplace la vitre. Mais les ressources dépensées pour remplacer la vitre (le coût de production pour le producteur ainsi que le prix payé par le demandeur) auraient pu être utilisées à d’autres fins plus bénéfiques pour l’économie.

L’occurrence de catastrophes naturelles comme le tremblement de terre au Japon est évidemment propice à des arguments reposant sur le sophisme de la vitre brisée. Après tout, l’économie japonaise qui est en crise depuis plus de 20 ans ne va-t-elle pas pouvoir se relancer par le biais de grands travaux de reconstruction ? J’avoue ne pas avoir entendu ces derniers jours cet argument fallacieux autant que je ne l’aurais pensé, si ce n’est chez Jean-Marc Sylvestre (mais est-ce vraiment surprenant ?). Cet article de James Surowiecki [en] montre cependant que l’impact des catastrophes naturelles sur l’économie est intéressant pour d’autres raisons que le sophisme de la vitre brisée. Surowiecki développe deux point différents mais complémentaires.

Premier point, même s’il est évident que l’économie japonaise va souffrir des répercussions du tremblement de terre, il est peu probable que l’activité économique soit affectée sur le long terme. Cela met en avant un aspect fondamental des économies de marché qui fonctionnent bien : leur résilience, c’est-à-dire leur capacité à s’adapter et à se réorganiser face à des chocs exogènes.

Les économies de marché sont ce que l’on appelle des « systèmes complexes adaptatifs » : précisément parce que le calcul d’ajustement n’est à la charge de personne en particulier mais de tout le monde en général, les économies de marché reposent sur des mécanismes d’adaptation décentralisés où chaque « module » (agent) se coordonne avec les autres par le biais de signaux synthétiques tels que le prix. Cette résilience est directement la conséquence d’une propriété de l’institution du marché soulignée par Hayek dès 1945 dans ce qui restera l’un des articles les plus importants de l’histoire de la discipline : le marché coordonne les actions en incitant tous les agents à révéler leur information privée concernant leurs préférences, leurs coûts de production, leurs anticipations etc. Ce faisant, le « marché » peut faire usage d’une information qui ne serait jamais à la disposition du planificateur.

Les pays en développement extrêmement vulnérables aux chocs exogènes

Tout ceci est très idéalisé mais n’est pas que théorique. Bien entendu, pour bien fonctionner, une économie de marché a besoin d’autres choses que de la seule institution du marché. Mais l’analyse des taux de croissance sur longue période des différents pays dans le monde fait ressortir un fait stylisé intéressant : ce qui caractérise les pays développés, ce n’est pas des taux de croissance particulièrement élevés. Même les pays très pauvres connaissent des taux de croissance très élevés (5 à 10%) certaines années.

La différence fondamentale est que les pays en développement sont extrêmement vulnérables aux chocs exogènes, ce qui se traduit par le fait que les années de croissance positive sont en moyenne neutralisées par des années de croissance négative. Dans leur ouvrage Violence and Social Order, North, Wallis et Weingast ont compilé quelques statistiques à ce sujet et les résultats sont éloquents. Entre 1950 et 2004, les pays avec un revenu moyen par habitant supérieur à 20.000$ (et sans pétrole) ont eu un taux de croissance positif dans 84% des cas. Ce taux baisse avec le revenu par habitant, pour tomber à 53% pour les pays les plus pauvres.

Bref, tous les pays ne sont pas égaux devant les catastrophes naturelles : là où Haïti va probablement mettre plus d’une décennie pour récupérer sur un plan économique du séisme de l’an passé, il est fort possible que le Japon, grâce à son économie de marché et à ses autres institutions, se rétablisse très rapidement.

Sortir du sentier pour accomplir un bond technologique et institutionnel

Le second point souligné par l’article de Surowiecki est plus surprenant mais est finalement tout à fait conforme à la représentation de l’économie comme un système complexe avec équilibres multiples : un choc exogène, par les destructions qu’il occasionne, peut permettre à une économie de sortir du sentier technologique et institutionnel dans lequel elle était enfermée et qui pouvait tout à fait être sous-optimal.

L’idée est simple et, d’après l’article de Surowiecki, semble être corroborée empiriquement : la dépendance au sentier [en] résulte du fait que les coûts consécutifs à un changement technologique ou institutionnel sont trop élevés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent. La dépendance au sentier est souvent le résultat d’un problème de coordination : tout le monde serait mieux si on utilisait la technologie X, mais tant que les utilisateurs de la technologie Y dépassent une certaine masse critique, personne n’a intérêt à changer de technologie.

Cela est caractéristique de tout système complexe avec deux attracteurs stables ou plus : pour converger vers le second attracteur il faut sortir du bassin d’attraction du premier, ce qui souvent va requérir une action collective sous forme de coordination planifiée, et donc difficile à mettre en œuvre. Un choc exog

ène peut faciliter la transition : le capital détruit par la catastrophe naturelle doit de toute façon être remplacé, générant ainsi des coûts inévitables. Cela rend de fait le changement technologique (ou institutionnel) plus intéressant : si le coût individuel pour passer de la technologie Y à la technologie X était de c avec un bénéfice b et que c > b, alors le changement n’était pas intéressant.

Mais, si en raison de la catastrophe, le remplacement du capital correspondant à la technologie Y est c’, alors on voit que le changement de technologie devient intéressant dès lors que c – c’ < b (c’est à dire que le bénéfice lié au changement de technologie excède le coût de changement technologique moins le coût de remplacement du capital qui doit de toute façon être remplacé). Cela est encore plus vrai si la rentabilité d’une technologie dépend du nombre d’utilisateurs (parce qu’il y a des rendements croissants par exemple).

En conclusion, même s’il est faux de dire qu’une catastrophe naturelle « relance » une économie, toutes les économies ne sont pas aussi vulnérables face à des chocs exogènes et, dans certains cas, une catastrophe peut permettre le basculement d’un équilibre sous-optimal à un équilibre pareto-supérieur. Ce dernier point reste toutefois à mon avis à relativiser et est de toute façon difficilement maitrisable par les pouvoirs publics (je dis juste ça au cas où certains verraient dans les catastrophes naturelles un nouveau moyen de faire de la politique économique structurelle…).

Article initialement publié sur le blog Rationalité limitée

>> Illustrations flickr CC Douglas Sprott ; dugspr ; US Marines

]]>
http://owni.fr/2011/03/23/japon-resilience-economique-catastrophes/feed/ 5
Partager des données pour mieux réagir face aux catastrophes naturelles http://owni.fr/2010/12/12/partager-des-donnees-pour-mieux-reagir-face-aux-catastrophes-naturelles/ http://owni.fr/2010/12/12/partager-des-donnees-pour-mieux-reagir-face-aux-catastrophes-naturelles/#comments Sun, 12 Dec 2010 14:00:08 +0000 Christine Ottery http://owni.fr/?p=38949 Titre original : Le partage des données pourrait permettre d’éviter certaines catastrophes

Les catastrophes humanitaires provoquées par les tremblements de terre, inondations et autres phénomènes naturels pourraient dans certains cas être évitées si les gouvernements collectaient et partageaient les données sur les risques au niveau international. C’est ce que conclut un rapport produit par la Banque mondiale et les Nations unies.

Améliorer l’accessibilité des informations sur les dangers potentiels, comme les lignes de faille sismiques, les zones inondables, les conditions météorologiques et le régime climatique serait une “mesure relativement simple et efficace” afin d’en réduire l’impact, selon le rapport intitulé Natural hazards, unnatural disasters (“Risques naturels, désastres non-naturels”), publié le 11 novembre dernier.

La collecte et le partage de données peuvent permettre d’élaborer une carte internationale des risques destinée à faciliter des prévisions plus sophistiquées au niveau local.

Pour Apurva Sanghi, économiste principal à la Banque mondiale et auteur principal du rapport, “pour commencer, peu de pays collectent des données sur les risques – des données sur les endroits où les précédentes catastrophes ont frappés, leur fréquence, leur intensité, ainsi de suite. Et même si les données sont recueillies, elles ne sont pas rendues accessibles”.

De nombreux gouvernements et de nombreuses autorités publiques cachent leurs données ou ont besoin d’être persuadés de la nécessité de partager l’information, a-t-il dit. La publication des données peut en effet porter préjudice aux intérêts commerciaux, en dévaluant par exemple les biens dans les zones à haut risque.

Les organisations non gouvernementales tentant de faire face aux catastrophes peuvent voir leurs efforts entravés par une absence de données, d’après ce rapport, qui utilise l’Éthiopie comme une étude de cas.

Pour Sanghi, “l’absence d’informations de base signifie que les bailleurs de fonds qui veulent réduire l’impact, par exemple, de la sécheresse, ne peuvent pas prendre des décisions optimales”.

Le Bangladesh fournit l’exemple d’un pays qui a réussi à réduire l’ampleur des catastrophes, en utilisant des données pour élaborer des prévisions météorologiques appropriées et des alertes précoces sur l’éventualité d’un cyclone. Le rapport relève que les populations peuvent être protégées contre les inondations grâce aux abris et aux évacuations, évitant ainsi les frais de construction des digues de grande envergure qui peuvent nuire au débit des fleuves, ce qui peut, à son tour, porter atteinte à l’agriculture.

Sanghi ajoute que les petits pays devraient pouvoir se “greffer” sur les prévisions météorologiques de leurs plus grands voisins, qui pourraient facilement élargir leurs prévisions afin de couvrir leur territoire. Toutefois, devant la réticence de certains pays à partager des données avec leurs voisins, il suggère que des groupes de petits pays géographiquement proches pourraient investir dans les technologies de prévision conjointes.

Pour José Achache, directeur du Groupe des Observations de la Terre, une organisation qui coordonne les efforts pour la constitution du Système mondial des Systèmes d’Observation de la Terre, des progrès ont été réalisés en matière de publication des données, comme celles provenant du LandSat, un satellite de la NASA (US National Aeronautics and Space Administration), qui fournit des informations sur la qualité de l’eau, la fonte des glaciers, les espèces envahissantes, les récifs coralliens et la déforestation.

Mais il ajoute : “seule, la diffusion des données ne réduira pas l’impact des catastrophes, parce que les gouvernements doivent également appliquer des mesures plus strictes à l’aménagement du territoire, avec la construction de maisons antisismiques ou l’interdiction de construire dans les zones inondables, par exemple”.

>> Article publié initialement sur SciDev.Net sous licence CC

>> Illustrations Wikimedia Commons : Pixieslayer ; NASA

>> Retrouvez tous les articles d’OWNIsciences

]]>
http://owni.fr/2010/12/12/partager-des-donnees-pour-mieux-reagir-face-aux-catastrophes-naturelles/feed/ 1
Des données ouvertes contre les catastrophes naturelles http://owni.fr/2010/12/03/des-donnees-ouvertes-contre-les-catastrophes-naturelles/ http://owni.fr/2010/12/03/des-donnees-ouvertes-contre-les-catastrophes-naturelles/#comments Fri, 03 Dec 2010 09:35:39 +0000 Christine Ottery http://owni.fr/?p=33540 Titre original : Le partage des données pourrait permettre d’éviter certaines catastrophes

Les catastrophes humanitaires provoquées par les tremblements de terre, inondations et autres phénomènes naturels pourraient dans certains cas être évitées si les gouvernements collectaient et partageaient les données sur les risques au niveau international. C’est ce que conclut un rapport produit par la Banque mondiale et les Nations unies.

Améliorer l’accessibilité des informations sur les dangers potentiels, comme les lignes de faille sismiques, les zones inondables, les conditions météorologiques et le régime climatique serait une “mesure relativement simple et efficace” afin d’en réduire l’impact, selon le rapport intitulé Natural hazards, unnatural disasters (“Risques naturels, désastres non-naturels”), publié le 11 novembre dernier.

La collecte et le partage de données peuvent permettre d’élaborer une carte internationale des risques destinée à faciliter des prévisions plus sophistiquées au niveau local.

Pour Apurva Sanghi, économiste principal à la Banque mondiale et auteur principal du rapport, “pour commencer, peu de pays collectent des données sur les risques – des données sur les endroits où les précédentes catastrophes ont frappés, leur fréquence, leur intensité, ainsi de suite. Et même si les données sont recueillies, elles ne sont pas rendues accessibles”.

De nombreux gouvernements et de nombreuses autorités publiques cachent leurs données ou ont besoin d’être persuadés de la nécessité de partager l’information, a-t-il dit. La publication des données peut en effet porter préjudice aux intérêts commerciaux, en dévaluant par exemple les biens dans les zones à haut risque.

Les organisations non gouvernementales tentant de faire face aux catastrophes peuvent voir leurs efforts entravés par une absence de données, d’après ce rapport, qui utilise l’Éthiopie comme une étude de cas.

Pour Sanghi, “l’absence d’informations de base signifie que les bailleurs de fonds qui veulent réduire l’impact, par exemple, de la sécheresse, ne peuvent pas prendre des décisions optimales”.

Le Bangladesh fournit l’exemple d’un pays qui a réussi à réduire l’ampleur des catastrophes, en utilisant des données pour élaborer des prévisions météorologiques appropriées et des alertes précoces sur l’éventualité d’un cyclone. Le rapport relève que les populations peuvent être protégées contre les inondations grâce aux abris et aux évacuations, évitant ainsi les frais de construction des digues de grande envergure qui peuvent nuire au débit des fleuves, ce qui peut, à son tour, porter atteinte à l’agriculture.

Sanghi ajoute que les petits pays devraient pouvoir se “greffer” sur les prévisions météorologiques de leurs plus grands voisins, qui pourraient facilement élargir leurs prévisions afin de couvrir leur territoire. Toutefois, devant la réticence de certains pays à partager des données avec leurs voisins, il suggère que des groupes de petits pays géographiquement proches pourraient investir dans les technologies de prévision conjointes.

Pour José Achache, directeur du Groupe des Observations de la Terre, une organisation qui coordonne les efforts pour la constitution du Système mondial des Systèmes d’Observation de la Terre, des progrès ont été réalisés en matière de publication des données, comme celles provenant du LandSat, un satellite de la NASA (US National Aeronautics and Space Administration), qui fournit des informations sur la qualité de l’eau, la fonte des glaciers, les espèces envahissantes, les récifs coralliens et la déforestation.

Mais il ajoute : “seule, la diffusion des données ne réduira pas l’impact des catastrophes, parce que les gouvernements doivent également appliquer des mesures plus strictes à l’aménagement du territoire, avec la construction de maisons antisismiques ou l’interdiction de construire dans les zones inondables, par exemple”.

>> Article publié initialement sur SciDev.Net sous licence CC

>> Illustrations Wikimedia Commons : Justin1569 ; NASA

]]>
http://owni.fr/2010/12/03/des-donnees-ouvertes-contre-les-catastrophes-naturelles/feed/ 2